Petit retour sur ''La chair & le sang'' : genèse du projet
Après la publication du premier épisode de La chair & le sang, j’avais envie me poser un peu pour revenir sur comment je me suis mise à écrire ce projet, et pourquoi, sur certains aspects, il est un peu différent du reste (tout en s’en rapprochant sur d’autres).
Au départ, des nouvelles érotiques
Tout a commencé l’été dernier, quand je me demandais comment faire dans ma vie pour gagner un peu d’argent. J’ai donc décidé de tester l’écriture de nouvelles érotiques, en me disant que ça devait bien se vendre et que ça nécessitait moins de boulot qu’un roman entier, bref, que c’était peut-être rentable.
Je me suis donc créé un autre pseudonyme, et j’ai écrit quelques textes qu’on pourrait qualifier d’érotique ou de pornographique, selon votre point de vue. Je ne vais pas faire un bilan détaillé de cette expérience (même s’il y aurait beaucoup de choses intéressantes à en dire), mais toujours est-il que même si ça m’a rapporté un peu d’argent, ça ne permettait pas non plus de rouler sur l’or (le fait de me limiter à des histoires lesbiennes n’aidant pas) ; et surtout, écrire quelques textes, c’est amusant, mais passer sur un mode plus « industriel » qui serait nécessaire pour dégager un vrai revenu est très vite éprouvant.
(Non, je ne vous donnerai pas mon (mes) pseudonymes d’autrice érotique ; si vous lisez ce genre de textes, peut-être que vous le devinerez en reconnaissant certaines scènes (même si je n’en ai pas gardé beaucoup), même si je vous serais reconnaissante de le garder pour vous ^^)
L’idée d’en faire une romance
Par ailleurs, j’étais vite frustrée en écrivant ces textes, parce qu’il y avait des personnages que j’aimais bien mais que je ne pouvais pas vraiment développer dans ce cadre puisque ce n’est pas forcément ce qu’on demande à ce genre de textes.
J’ai donc décidé de reprendre ces textes et ces personnages, et d’en faire une série de romance, en ne faisant pas tout tourner autour des scènes de cul mais en développant les relations entre les personnages.
Le pitch à la base était d’avoir une intrigue allant un peu à contre-pied de ce que je percevais comme l’intrigue « standard » des romances parlant de sado-masochisme : au lieu d’avoir une héroïne n’ayant jamais eu ce genre de pratiques à la base qui est initiée au monde super-dark de la fessée par un·e amant·e charismatique et ténébreu·x·se dans ce qui est censé être une apothéose de décadence, j’avais envie de partir d’une héroïne qui a de base des pratiques vaguement « extrêmes »[1] mais qui se retrouve mi-paniquée, mi-fascinée lorsqu’elle découvre l’univers bizarre et effrayant des gens qui offrent des bouquets de fleurs ou veulent faire des dîners aux chandelles.
Moins de cul, plus de guns
Très rapidement, le projet a évolué vers quelque chose qui correspond peut-être plus à ce que j’ai l’habitude de faire, et même l’aspect « romance » est devenu moins central, tandis que les embrouilles de politique vampirique et les histoires de meurtres et d’enquête policière prenaient une part plus importante.
En ce sens, La chair & le sang a fini par plus se rapprocher d’Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires), puisqu’en plus de se dérouler dans le même univers, le genre est le même (bitlit) et l’intrigue suit un peu le même modèle.
Une série feuilletonnante
De même, tout comme Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires), La chair & le sang est découpé en épisodes. Cela dit, ils sont un peu différents : là où dans Une autobiographie les trois épisodes constituant le roman sont voulus comme plus ou moins indépendants, ceux de La chair & le sang suivent un peu plus le principe du feuilleton.
(Paradoxalement, malgré ses épisodes plus indépendants, c’est Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires)) qui a toujours été publié au format « roman » regroupant les trois épisodes, alors que pour La chair & le sang ils sont publiés indépendamment alors qu’ils le sont moins. Cela dit, ça s’explique en partie par l’évolution des usages : les séries littéraires étaient moins courantes lors de la première publication d‘Une autobiographie, et le numérique était encore peu présent.)
L’autre particularité de La chair & le sang, de ce point de vue, c’est que j’ai commencé à le diffuser… avant même d’avoir fini de l’écrire, puisque si j’ai une idée assez précise d’où je vais, à l’heure actuelle tous les épisodes ne sont pas rédigés (et, pour être tout à fait honnête, j’ai beaucoup moins d’épisodes écrits d’avance que ce que j’avais prévus). Bref, l’écriture d’une série est quand même quelque chose d’un peu différent, la pression n’est pas tout à fait la même, et si c’est sans doute une expérience enrichissante, il y a aussi une petite dose de panique : mon Dieu, est-ce que je vais réussir à tenir les délais ?.
(De ce point de vue, il est assez amusant que le premier épisode de La chair & le sang sorte à un mois d’écart d’Enfants de Mars et de Vénus, puisque pour celui-ci c’est tout à fait l’inverse : le texte est terminé depuis des années et a eu le temps de prendre la poussière (métaphorique) sur mon disque dur avant de trouver un éditeur et d’être enfin publié.)
Un résultat que j’assume
Voilà, donc tout ça pour dire que La chair & le sang est un projet un peu spécial pour moi et qui est, sur certains aspects, peut-être un peu « bâtard ».
À l’origine, je n’étais même pas sûre de publier cette série sous ce pseudonyme ; au final, ça donne quelque chose que j’« assume » et dont le résultat, à vrai dire, me plaît plutôt pas mal et n’est en tout cas pas juste quelque chose de commercial ou d’alimentaire écrit à la va-vite pour me faire un peu d’argent. (À l’exception des couvertures, qui n’auraient pas été dans le même style sans le facteur « j’aimerais bien que ça se vende un peu sur Amazon et Kobo ».)
Bref, j’espère que vous aimerez aussi ce premier épisode si vous choisissez de le lire, et à bientôt pour les épisodes suivants :)
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Note
[1] Évidemment, la notion de « pratique extrême » est assez discutable et ne fait pas beaucoup de sens, surtout lorsqu’on ne sait pas vraiment quel référentiel utiliser. Par exemple, l’ingestion du sang de sa partenaire est probablement une pratique plutôt hors-norme dans le monde réel mais est plus classique dans une relation avec une vampire. Mais vous voyez ce que je veux dire…