Le blog de Lizzie Crowdagger

Ici, je discute écriture et auto-édition, fanzines et livres numériques, fantasy et fantastique, féminisme et luttes LGBT ; et puis de mes livres aussi quand même pas mal
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Journal de confinement (avec une vampire) — Troisième jour

, 00:18

Salut tout le monde, ou les gens qui liront ça un jour. Je m’appelle Bull, et ceci est le témoignage poignant que je veux offrir aux générations futures sur la situation que nous vivons en ce moment. Bon, d’accord, c’est surtout que je m’ennuie à mourir.

Aujourd’hui, c’est le troisième jour que nous sommes confinées, et je commence à me demander si je vais survivre à cette épidémie. Oh, je ne pense pas mourir de la maladie. D’accord, j’ai quelques critères de risques : fumer, obésité, hypertension. Mais c’est surtout que j’ai peur de finir par me défenestrer.

Il y a trois jours, après les annonces de notre président, j’ai eu un échange téléphonique avec ma daronne. Elle m’a proposé de prendre ma moto, quitter Lille, et aller la rejoindre à la campagne. J’ai refusé, évidemment. Trop bonne, trop conne. Pas envie de la mettre en danger. Pas envie de faire comme ces parigots tête de veau partis dans leur résidence secondaire.

Résultat, je vis maintenant cloitrée avec Rouge. Rouge, c’est ma meuf, et c’est aussi une vampire, ce qui pourrait laisser supposer qu’elle n’est pas obligée de rester confinée. Mais elle reste quand même dans l’appartement, à faire des allers-retours dans le salon pendant que j’essaie désespérément de faire autre chose. On a fini par un peu s’engueuler.

— Bordel, lui ai-je dit, tu ne veux pas t’arrêter ?

— Non, il faut faire un peu d’activité physique.

J’ai tenté de lui expliquer que, moi, oui, je devrais faire de l’activité physique, mon médecin n’arrête pas de me le répéter. Ce coup-ci, au moins, j’aurais une bonne excuse pour ne pas être sortie faire du vélo. Mais ça, c’est parce que je suis une humaine, et par ailleurs avec de certains problèmes de poids. Les vampires, eux, peuvent rester à faire la sieste pendant des putains de siècles et se réveiller frais et dispos, sans la moindre perte de masse musculaire. Enfin, quelque chose comme c’est.

— D’accord, a admis Rouge. C’est pour me calmer les nerfs.

— Tu ne calmes pas les miens !

— Désolée, a-t-elle dit.

Ensuite, elle s’est assise cinq minutes en pianotant sur son ordinateur portable. Après quoi, elle s’est relevée et s’est mise à faire des allers-retours.

— Nom de Dieu ! ai-je râlé. Tu ne veux pas aller marcher dehors ?

— On est en confinement.

— Tu es une putain de vampire ! Tu crois quoi, que tu vas tomber malade ?

Elle a haussé les épaules.

— On ne connait rien de ce virus. Et puis, les vampires peuvent parfois être porteurs sains. Ils ont été un grand vecteur de contagion pendant la peste noire.

— N’importe quoi, c’est des trucs de complotistes ! Ça a été débunké un milliard de fois, ces conneries.

J’avais appris ça au début de notre relation. Je voulais être sure de ne pas faire de conneries avec mon amante et je m’étais renseignée un peu sur les vampires. J’avais fini par regarder beaucoup trop de vidéos sur le sujet, notamment celles de vulgarisateurs qui pouvaient montrer qu’ils avaient un gros cerveau en montrant à quel point la théorie pondue par un survivaliste lunatique fréquentant 4chan était infondée. Ce qui, je suppose, était mieux que de ne regarder que les vidéos de survivalistes lunatiques fréquentant 4chan comme ma copine.

— Dans tous les cas, a-t-elle dit, il vaut mieux appliquer le principe de précaution. Je ne veux pas prendre le risque de propager la maladie.

— Tu ne la propages pas non plus si tu restes immobile, ai-je répliqué.

Elle a entendu le message, et est retournée sur son ordinateur portable. Cette fois-ci, elle a tenu un bon quart d’heure avant de se relever et de se remettre à faire les quatre cents pas dans le salon. Je ne sais pas cette fille angoisse tellement. Si j’étais une vampire, je ne me soucierais pas d’une épidémie qui touche les pathétiques mortels.

Mais, pour l’heure, je ne suis qu’une pathétique mortelle qui se dit que, si ce confinement dure, elle risque de péter une durite.

 

 

Dykes VS Bastards

, 18:19

Dykes VS Bastards est une nouvelle un peu particulière, puisqu'elle est partie d'une sorte de défi littéraire « blague ». Frustrée par la répression policière depuis le début du mouvement contre la loi travail (et en particulier la journée du jeudi 28 avril), de prendre des coups et des gaz lacrymogènes sans pouvoir répondre aux policiers, de voir des potes partir en prison ou à l'hôpital, j'avais annoncé en plaisantant que, pour chaque gazage, chaque éclat de grenade, chaque coup de matraque, je tuerais un policier dans mon prochain roman.

Ce n'était pas une idée très sérieuse, mais elle a plu à pas mal de gens, et j'ai eu cette idée de nouvelle, reprenant les personnages d'Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires), qui a commencé à germer. Alors que j'avais vraiment eu du mal à écrire depuis un certain temps, j'ai réussi à la rédiger en quelques jours, sans doute parce qu'il y avait un aspect cathartique dont j'avais besoin à ce moment là.

À l'heure actuel, je publie ce texte sans avoir pris le temps de le laisser reposer (ce que j'évite d'ordinaire), donc je ne sais pas trop ce que ça vaut d'un point de vue qualité littéraire, mais ça m'a vraiment fait du bien de l'écrire, donc peut-être que vous prendrez aussi du plaisir à lire.

Dykes VS Bastards :

Extrait : Vraie vampire

, 00:53

La sortie récente d'Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires) m'a donné envie de replonger un peu dans cet univers et avec ces personnages. Ceci est donc un extrait de ce qui pourrait être le début d'une nouvelle, ou bien d'autre chose, dont le titre très temporaire est pour l'instant « Vraie vampire ».

Contrairement à Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires), qui est raconté selon le point de vue de Cassandra, l'idée est de partir du point de vue de Morgue. Ce qui est amusant, c'est qu'à l'époque il me semblait impossible de prendre son point de vue pour la narration : en effet Morgue est censée être une vampire badass qui raconte beaucoup de choses pas toujours vraies sur son passé. À l'opposé, Cassandra avait le rôle d'« humaine normale » qui découvre le gang de bikeuses en même temps que le lecteur, ce qui en faisait la narratrice idéale (la même raison, en bref, qui fait que c'est le Docteur Watson et pas Sherlock Holmes qui est narrateur des livres de Conan Doyle).

Bref, tout ça pour dire qu'avoir une narration à la première personne avec Morgue me paraissait un peu casse-gueule, mais au final j'avais envie d'essayer. Ce qui suit est donc plus une façon de voir ce que ça donne qu'un projet très lancé.

Sur ce, le bla-bla de présentation est en train de devenir plus long que l'extrait lui-même, alors le voici :


Je m'appelle Morgue, et je suis une vampire.

Avant qu'on commence, il y a deux choses que vous devriez savoir sur moi.

La première, c'est que je suis une vraie vampire. Je ne fais pas partie de ces non-morts qui essaient de s'intégrer aux valeurs de la République, qui ne boivent que du substitut à l'hémoglobine et portent fièrement un bracelet noir indiquant qu'ils suivent un traitement les dégoûtant du sang humain. (J'ai pris ce traitement pendant deux mois, pour essayer. Vous avez une piqûre tous les mois, et c'est sensé vous empêcher de planter vos crocs dans un honnête citoyen. En réalité, tout ce que ça fait, c'est vous faire vomir quelques minutes après. Les humains présentent cela comme la solution idéale au « problème vampirique », feignant sans doute de voir que les séances à dégueuler dans les chiottes après des soirées trop arrosées ne les ont, eux, jamais empêcher de vider la bouteille de Vodka.)

Je suis une vraie vampire. J'ai plusieurs milliers d'années. J'étais là lorsque Jésus Christ se faisait planter sur sa croix. J'étais là quand Néron foutait le feu à Rome. J'étais là quand Danton se faisait guillotiner, à la prise du Palais d'Hiver, quand Hitler se tirait une balle dans la tête ou encore au premier concert de AC/DC.

J'ai tué Dracula, qui n'était pas aussi fort qu'il le croyait. J'ai rencontré le Premier Vampire, celui dont nous descendons tous et qui n'est qu'une légende pour la majorité des morts-vivants. J'ai côtoyé des elfes lorsqu'ils étaient encore dans ce monde.

La seconde chose que vous devriez savoir sur moi, c'est que je suis légèrement mythomane. Vous feriez mieux de ne pas croire sur parole tout ce que je raconte.

Une autobiographie transsexuelle (avec des vampire) maintenant édité par Dans nos histoires

, 17:06

Je suis fort heureuse de pouvoir enfin vous l'annoncer : après avoir été auto-édité pendant un certain temps, Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires) a trouvé un vrai éditeur, Dans nos histoires, et paraîtra en novembre prochain. Il est d'ores et déjà possible de le précommander en participant à la souscription pour le prix de 9€.

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— J’ai conscience que, pour beaucoup de gens, je ne peux pas être une vraie lesbienne parce que je suis trans. Et j’avoue que j’ai du mal à imaginer qui pourrait tomber amoureuse d’une fille comme moi.

— Je vais te donner le même conseil qu’aux jeunes vampires qui viennent de subir leur transformation et qui ont une sale tendance à se lamenter sur le fait qu’ils sont des monstres et qu’on les regarde bizarrement : oui, c’est difficile au début, oui, les gens sont des connards, mais, non, je ne suis pas la bonne personne auprès de qui venir chercher du réconfort ou à qui déclamer des poèmes qui illustrent la douleur de ton âme tourmentée. Rassure-moi, tu n'écris pas de poèmes ?

Constituée de trois histoires où l'on suit le parcours de la narratrice, Cassandra, et d'un gang de lesbiennes surnaturelles, les Hell B☠tches, cette oeuvre mélange thématiques féministes, lesbiennes, trans avec vampirisme, motos et gros calibres.

Que puis-je dire d'autre pour vous donner envie de le précommander ? Voyons :

  • en dehors de la narratrice, il y a plein de personnages cools, notamment Morgue et Sigkill dont vous pouvez déjà lire deux nouvelles de « présentation » (et, promis, je mettrai un vrai extrait du livre à un moment) ;
  • vous pourrez frimer auprès de vos potes LGBT (lesbiennes, gays, bis, trans) en disant que vous avez lu le premier livre (à ma connaissance, il faudrait vérifier) qui traite de la question de l'inclusion des personnes trans dans les gangs de bikeuses vampiriques ;
  • si vous le précommandez maintenant, vous n'aurez pas à le demander en librairie, ce qui vous évitera de devoir perdre trente secondes juste pour prononcer le titre ;
  • c'est une maison d'édition qui est toute nouvelle, et je m'en voudrais si elle se cassait la gueule parce que mon bouquin ne se vend pas ;
  • j'ai dit qu'il y avait des motos, des vampires et des flingues, mais ai-je mentionné qu'il y avait aussi des loups-garous et des explosions ?

L'écriture en 30 questions, #3 : Du nom des personnages

, 04:20

(Partie 1)

(Partie 2)

Comment décides-tu des noms de tes personnages (et des lieux s'ils sont fictionnels) ?

Ça dépend vraiment. Parfois j'essaie de prendre des noms qui soient vaguement significatifs, mais dont le sens ne soient pas évidents, parfois je me contente de noms dont le sens est très clair.

Un truc qui est important, qui n'est sans doute pas le cas pour tous les auteurs, c'est que la majorité de mes personnages ont des noms qu'ils se sont choisis, qu'il s'agisse de vrais prénoms ou de pseudos. Du coup en général j'essaie qu'ils correspondent un minimum à la personnalité des personnages, voire j'imagine comment ils se sont choisis ce prénom ou en sont venus à être appelés comme ça par les autres (alors que pour les personnages très secondaires, par contre, je mets mon doigt au hasard dans une liste de prénom et je décide «toi, tu t'appeleras Roger»).

Par exemple, dans les Hell B☠tches, qui apparaissent dans Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires), il y a :

  • Morgue, qui est une vampire qui joue à «plus vampire que moi tu meurs» ;
  • Sigkill, qui est une hackeuse («sigkill» est, sous Unix, le nom du signal envoyé à un processus pour, comme son nom l'indique, l'éliminer) ;
  • Cassandra, une humaine, qui a un prénom à peu près «normal» mais qui correspond tout de même à une prophétesse ;
  • Ishtar, qui est à la base un nom de déesse ;
  • Rouge, dont je voulais qu'on croit au début que c'est à cause de la couleur de ses cheveux, et qu'on apprenne plus tard que c'est parce qu'elle est communiste hardcore, mais pour l'instant ça n'a pas été abordé ;
  • Bull, qui avait au départ un peu pour but d'être la bourrine de service (il s'est avéré qu'il y avait plus de compétition que je ne l'avais prévu), d'où le côté taureau ou pit-bull, et accessoirement une référence à «Bulldagger», une insulte américaine pour stigmatiser les gouines masculines ;
  • Valérie, qui est sans doute le prénom le plus commun du groupe, mais bon. J'étais sans doute en panne d'inspiration, je suppose ;
  • Shade, enfin, parce que d'un côté «shade» ça veut dire «ombre» en anglais et que ça semblait assez cohérent dans un contexte fantastique, et surtout, en fait, parce que ça ressemble à «Shane» dans The L Word, et du coup ça me faisait rire parce que ça ne correspond évidemment pas au personnage.

Bon, là c'est pour les Hell B☠tches, où oup je pensais que c'était important de donner des prénoms pas usuels vu que c'est un gang de motardes surnaturelles et hors-la-loi, donc le quota de «pseudos» est sans doute plus important que dans d'autres textes, mais globalement je pars quand même un peu du principe que, pour les protagonistes, les noms «communs» c'est pour quand je n'ai pas d'idée.

L'écriture en 30 questions, #1 : Projet et univers préférés

, 01:59

Je suis tombée, via le blog Plumes Sauvages (et d'autres avant et après, c'est le principe je crois) sur ces 30 questions pour l'écriture, et je me disais que ça pouvait être une bonne idée pour commencer à mettre un peu de contenu sur ce blog, même si je ne suis pas sûre que j'aurai le courage de répondre à toutes les questions, certaines me parlant plus que d'autres.

Quel est ton projet / univers d'écriture préféré ?

Je ne sais pas si j'ai un projet préféré. Celui en cours, je dirais, ce qui peut varier assez souvent. Actuellement, le projet sur lequel je travaille s'appelle pour l'instant Fat & Furious, et l'idée c'est basiquement un roman centré sur le personnage de Lev, une grosse gouine (au sens de grosse et gouine, et j'aimerais que l'aspect «grosse» ait une espèce d'importance), qui est la narratrice, et Mel, une skinhead (antifasciste, je précise quand même) transsexuelle. Je ne sais à vrai dire pas exactement ce qu'il va se passer, mais ça inclut au moins des meutres, des armes à feu, et pas le moindre élément surnaturel. Ça me fait un peu bizarre, parce qu'à part des nouvelles très courtes, je n'ai jamais écrit que des textes qui relevaient du fantastique, de la fantasy ou de la science-fiction. Je ne sais pas trop ce que ça va donner, mais au moins pour l'instant le projet me plaît.

Pour ce qui est des univers d'écriture, c'est un peu différent. Je crois que je préfère l'univers des Hell B☠tches aux autres, parce que j'aime bien le mélange créatures fantastiques/univers contemporain et je trouve que ça peut soulever des questions et des parallèles intéressants. Cela dit, comme en ce moment j'écris surtout de la bitlit et du fantastique (voire du même-pas-fantastique), la notion d'univers est assez relative, vu que ça correspond quand même beaucoup à notre monde actuel.

Nouvelle : Le coming-out

, 01:14

Juste un petit post pour signaler que j'ai soumis une de mes nouvelles sur le concours prix littéraire «Au féminin», et que du coup vous pouvez la lire là (et éventuellement voter pour elle s'il se trouve que vous aimez et que ça ne vous gêne pas que le «vote» se fasse par un «like» Facebook, avec l'aspect collecte de données et tout ça que ça implique — ouais, il paraît que je ne suis pas très douée pour me vendre).

Bon après c'est un peu pathétique parce qu'en fait ce n'est pas vraiment le genre de concours littéraire qui m'intéresse trop à la base, et j'avoue que j'ai participé uniquement parce qu'il y avait des lots Harley-Davidson à gagner (mais pas de moto apparemment :/ ).

Sinon en ce qui concerne la nouvelle elle-même, qui est très courte et que vous pouvez lire rapidement, je tiens juste à dire que si elle reprend le personnage de Cassandra, la narratrice d'Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires), et qu'elle se déroule (chrono)logiquement après les évènements relatés dans ce livre, ce n'est pas forcément cohérent avec la suite hypothétique que j'écrirai peut-être un jour. Oui, je sais, ce n'est pas bien, mais imaginez ça comme une sorte d'univers parallèle.